« Je ne te demandais pourtant pas la lune, Célestin. Tu m'hurlais ton amour, me le rappelait quand tu le pensais oublier. Certes, mon attirance sexuelle et physique se penchait toujours vers les demoiselles, mais je réclamais ta présence. Car tu es l'être le plus cher qui me soit, et te perdre relèverait de perdre mon coeur, d'être comme lobotomiser. Mais malheureusement, je crois que ma fierté me retirait les bonnes façons de te le dire. Tournant autour du pot, te faisant comprendre que tu étais dispensable, pour mieux me défiler. Car tu le sais, je te fuyais car l'indépendance m'appelait. Je ne voulais pas que tu apprennes réellement à quel point tu me manquais, dès que tu partais. À quel point je ne cessais de t'adresser des pensées. Je ne voulais pas admettre mon besoin de toi, de ton sourire, de tes bras autour de moi, de tes lèvres qui me murmurent des choses...
Je ne te demandais pourtant pas grand chose, Célestin. Et pourtant. »
Mon prénom vient du remix entre celui de ma mère, Lizbeth, et celui de mon père, Pharel. Et Mel, je ne sais pas. Peut-être une invention de plus de mes parents.
Mon père, Pharel Conrad, était un petit Canadien, venu au Japon par passion pour leur culture si développée. Il comptait au départ rester un mois, ou deux, mais vous savez, quand on voit la femme qui vous retourne l'estomac passer sous vos yeux, on ne laisse pas passer. N'étant pas un grand poétique, il a tenté tant bien que mal de la faire tomber dans ses bras. Il a réussi, bien qu'il ne parle pas merveilleusement bien le Japonais. Cette femme, avec sa chevelure noir jais, avec ses yeux en amandes rieurs, envoûtaient mon père comme une plume vers le sol. Combien de fois ils me l'ont répétés...
Je suis née peu de temps après, rien que pour combler leur bonheur. Je ne m'en plains pas, de mon enfance ni d'eux. Bien qu'ils ont été un peu collant car selon eux, je ne suis qu'une petite fille innocente sans défense. Bien qu'en fait, ma mère me faisait suivre des cours de auto-défense, ne serait-ce qu'au cas où.
Je suppose que vous avez remarquer que j'ai hérité de son abondante chevelure noire, de ma mère. J'adore ces cheveux, alors je ne critique pas. Ça change des blondes platines ou autre décoloration si moche.
Puis, pendant des années, j'ai suivi le trajet de mon père. Ancien punk. Je portais ces veilles chaussures usées, mais toujours aussi classe. Des vestes en cuir qui, ne restaient que plus glamour avec le temps. Je lui piquais quelque fois son gramophone pour passer ses disques de Nirvana, et ce groupe Français, Telephone. - Même si je ne comprend rieeen!- On ne m'aimait d'ailleurs pas pour ça, car je me montrais différente de tous ces pots de peintures. Et encore, c'était l'époque où il y avait un peu de style. Maintenant, on peut sentir le plastique sur patte qui défile à trois kilomètres. Ça m’exaspère.
C'est là que Célestin, le petit français roux fit son entrée en scène. Démarquée des autres par son excentricité, nous fûmes attirés comme deux aimants l'un vers l'autre. Mais contre toute attente, lui était populaire, aimé et on lui reprochait ma fréquentation. Mais lui, têtu comme jamais, refusait de me quitter. Car j'étais la seule à voir en lui le diamant, le mec sincère et timidement romantique, non le comique qui faisait l'idiot en classe.
Je n'étais pas non plus du genre à me faire des amies. Fantasmant déjà sur les filles au collège, elles déguerpissaient quand moi, j'apparaissais.
« Ouhuuuh! Partons, la gothique arrive! Elle va nous embrasser! » N'est-ce pas stupide? Mais passons. Ces filles qui se prenaient à plusieurs pour vouloir me donner la raclée de ma vie. C'est ainsi que j'ai idolâtrer ma mère pour son aide avec ses cours barbants d'auto-défense. C'est moi qui donnais la raclée, qui faisais fuir et qui envoyais à l'infirmerie. Jamais le contraire. Sauf une fois, je m'en souviens.
Ce jour de pluie. Je suis rentrée mouiller jusqu'aux os et recouvertes de bleus. Ces salopes m'avaient prise par surprise, m'avait enchaînés les pieds d'une corde épaisse. Même pas le courage d'être sans arme ni rien. Elles voulaient que j'hurle, que je pleure. Mais fidèle à moi-même, seul mon corps a répondu présent. Faisant couler des ruisseaux de mon sang, je serrais les dents pour tenir le coup. Car bâtardes qu'elles sont, elles ont déchirés ma plus belle robe et m'ont saignés à l'aide d'un cuter. "Tu mérites la mort" sur la longueur de mon bras gauche. Quand elles m'ont libérés -car il le fallait bien un jour-, j'ai marché longuement sous cette pluie. Je regardais les rares passants effrayés par mon état. Mes vêtements étant saccagés, je boitais car elles m'avaient presque détruit les jambes.
« Quelle honte! Quel genre de parents laissent leurs enfants se promener dans un tel état?» Ses petites catins, tous autant quelles sont, ont subis la conséquence de leurs stupidités. Elles étaient juste jalouses de mon succès auprès de Célestin, alors qu'elles, ne pouvaient que mouiller leurs culottes à dentelles.
Bref, revenons à Célestin.
Passant des journées entières avec lui, il m'enlevait la carapace qui semblait s'être forgée autour de moi. Il m'arrachait des fou rire, des sourires naturels devenant habituels. Ses câlins public me rendait mal à l'aise, mais il me répétait en me le murmurant.
« Tout va bien, Liz. Je suis là et tant que je suis ici, personne ne te touchera. » Car il sait qu'on me regarde mal, qu'on payerait des gens pour me frapper. -Mais dure comme je suis, je bat tout le monde.- Il se rendait de plus en plus présent dans ma vie, toujours à me surprendre, à m'enlever ma fierté. Il m'avait suivi jusqu'à dans mon lycée, pour enlever toute distance entre nous. Et même là-bas, la popularité l'affublait.
Puis, à un moment, il se moins présent, il disparaissait. J'avais beau tenter de venir vers lui, il trouvait le moyen de partir. Ma mère, le voyant de mois en moins passer chez nous, posait des questions sur lui.
« Et Célestin, où il est? Vous n'allez plus faire du skate? Vous vous êtes disputés? » Mais j'avais beau continuer de nier, de changer de sujet elle revenait retourner le couteau dans la plaie.
Mais vous voyez, comme il était aimé et que moi non, je ne voulais pas qu'on croit que je sois dépendante d'UNE seule personne. Surtout que je ne parlais qu'à lui. C'est pour ces raisons qui j'ai demandé à ma mère des cours de guitares, que j'ai commencé à fréquenter d'autres personnes, qui eux, sont du même point de vue que moi. Adorant leurs styles musicaux, j'ai découvert un autre monde, en plus du mien et celui dans lequel les gens flottent.
Mais Célestin me tirait la manche, me rappelait sa présence, venait avec ses petites excuses bidons. Au début, j'ai lutté, comme pour lui donner une leçon.
« Va-t-en! J'ai autre chose à faire que de jouer avec des gamins comme toi! » Il m'implorait du regard, se mettait à genoux. Je partais, je lui tournais le dos, je ne voulais pas à céder. Car j'avais ma fierté, une réputation invisible que je voulais garder. Celle de la dure, de la solitaire,
de l'indépendante. Mais je suis vite revenue. En toute discrétion, à l'abris des fouineuses & autres types dérangeant. Il était heureux.
Mais tout à changer quand la nouvelle, la bombasse qui détruisait tout sur son chemin est arrivée. Tout comme moi, elle craquait pour les filles et non sur les mecs qui bandaient à sa vue. -Car oui, je sais que certains mecs me trouvaient sexy. - Et comme pour Célestin et moi, nos corps se sont retrouvés lier. Sauf que de l'amour, de l'attirance régnait. Elle me tendait ses lèvres, et je lui offrais mes bras. Son style punk penchant sur le rock, comme le tien me faisait baver. Son tatouage d'une sirène tellement classe sur son dos est juste, énorme et d'une beauté jamais égalée.
- Spoiler:
( C'est d'ailleurs elle qui m'a poussé à en avoir. J'en ai deux, un d'une toile d'araignée qui se trouve sur mon coude droit et les quatre cartes, piques carreau coeur et trèfle, qui de dessous, on peut voir le Joker rieur qui se moque. Celui-ci se trouve sur ma poitrine, un peu plus haut que mes seins mais entre les deux, va-t-on dire.)
Heureuse comme jamais, j'oubliais les moqueries et les petites filles sans moral. Mais Célestin, fou de jalousie, traînait des pieds derrière...
Eichi a du changer plus d'une fois d'établissement vue son manque de discipline. Une mère manquant à l'appel et un père alcoolique, elle avait son corps marqué de ça. On se ressemblait. Elle n'assumait pas être en besoin de moi, mais elle me le faisait comprendre sans qu'elle eut besoin de faire le moindre geste. Elle me racontait toute son histoire, mais ceci, ne vous regarde pas. Ces secrets ne nous regarde que nous.
Célestin, m'ayant déclaré son amour peu à avant ma mise en couple avec Eichi, fulminait de colère.
« Comment oses-tu! Moi, ton ami de toujours! Je t'aime et tu pars avec cette pute de trottoir! » Il me répétait de la laisser, de courir vers lui. Il pleurait des fois. Mais moi, insensible face à sa souffrance, je disais non et toujours non. Que dire d'autre? Eichi s'en foutait de notre relation, à Célestin et moi. De toute manière, elle savait que dans tous les cas, je ne partirai pas dans ses bras.
Mais il a fallu qu'un jour, il me demande de choisir. Je le sentais venir, de loin. Et puis même, il traînait son amour pour moi comme un boulet à son pied. Il en souffrait, il voulait mettre fin à ça. Alors, d'un ton hésitant je l'ai regardé et j'ai lâché en le regardant droit dans les yeux :
« Je ne te demandais pourtant pas la lune, Célestin. Tu m'hurlais ton amour, me le rappelait quand tu le pensais oublier. Certes, mon attirance sexuelle et physique se penchait toujours vers les demoiselles, mais je réclamais ta présence. Car tu es l'être le plus cher qui me soit, et te perdre relèverait de perdre mon coeur, d'être comme lobotomiser. Mais malheureusement, je crois que ma fierté me retirait les bonnes façons de te le dire. Tournant autour du pot, te faisant comprendre que tu étais dispensable, pour mieux me défiler. Car tu le sais, je te fuyais car l'indépendance m'appelait. Je ne voulais pas que tu apprennes réellement à quel point tu me manquais, dès que tu partais. À quel point je ne cessais de t'adresser des pensées. Je ne voulais pas admettre mon besoin de toi, de ton sourire, de tes bras autour de moi, de tes lèvres qui me murmurent des choses...
Tu as été méchant avec moi, et je le suis aujourd'hui à mon tour.
Je ne te demandais pourtant pas grand chose, Célestin. Et pourtant, tu n'auras jamais quelque chose qu'Eichi possède. Mon amour. » Eichi courait, criait pour m'interpeller mais je ne répondis pas. Je le regardais vaciller, perdre pied et laisser couler des larmes. Elle me sauta sur le dos, me recouvrant de bisous et lançant du coin de l'oeil un regard à Célestin. Quant à lui, il tourna les talons et je ne l'ai plus jamais revu.
Puis, quelque mois plus tard aussi, Eichi me quitta. Pleurant, elle ne voulait pas me quitter mais ses parents la tiraient de force à l'autre bout de la terre. Moi, toujours aussi self-control, je ne réagissais pas. Je lui tendais des regards timide, amoureux qui lui implorait de rester. Elle levait sa main pour caresser ma joue mais je tournais toujours la tête, car je ne voulais pas qu'elle voit mon air triste. Car je suis une dure, une solitaire, une
indépendante.
Puis à l’aéroport, c'était dur. Vraiment dur de tenir le coups. Il pleuvait des cordes et même ainsi, elle semblait avoir le sourire. Car j'avais daigné bouger pour l'accompagner. Comment refuser..? Puis, au moment où elle dut entrer dans l'espèce de tube qu'il me l'enlèverait à jamais, j'ai attrapé son vieux pull -Qui était mien, mais que j'ai offert- pour qu'elle se retourne. Un rappel pour le vol 51. J'ouvris la bouche. Mais rien, ne sortit. Seule les larmes firent leurs apparitions. Je le regardais en pleurant. Ouvrant grand ses yeux, elle entourait mon cou de ses bras pour me faire le plus gros bisous au monde sur le front. Je pleurnichais, ne pouvant presque plus parler.
« J-je... j-.e... ai... me...!! » Elle me souriait d'un air compatissant, me plaçant son doigt fin sur mes lèvres. Puis elle serra mes mains pour m'embrasser et partir. Je suis restée dix minutes sans bouger, avant que la sécurité me bougèrent.
Après, vous devez vous imaginer. Je suis allée en pension sous demande. Car revoir les catins ou autre bandes de bites à la place du cerveau ne me disait strictement rien. Pourquoi celui-là? Va savoir, seul Dieu le sait.
Célestin me manque, tellement. Son humour...
Eichi me manque, terriblement. Son amour...